La messe d’inauguration du pontificat du Pape Léon XIV a lieu ce dimanche 18 place Saint-Pierre, l'occasion pour des cardinaux électeurs africains de lui souhaiter un fructueux pontificat. Pour ces cardinaux, la paix, l’évangélisation, l’unité de l’Église ou encore la synodalité sont les principaux défis auxquels devra faire face par le nouveau Souverain pontife, âgé de 69 ans. Ils exhortent le peuple de Dieu à soutenir sa mission par la prière.
Le nouveau pasteur de l’Église catholique inaugure son pontificat ce dimanche 18 mai par une messe place Saint-Pierre. Le cardinal Robert Francis Prevost a été élu Pape le jeudi 8 mai par les 133 cardinaux électeurs lors du conclave organisé après le décès, le 21 avril 2025, du Pape François. Dix-sept cardinaux électeurs venus d’Afrique ont participé à ce conclave qui a élu le 266e successeur de saint Pierre. À la veille de cette messe d’inauguration papale, plusieurs cardinaux électeurs africains, Philippe Ouédraogo (Burkina Faso), Dieudonné Nzapalainga (Centrafrique), Antoine Kambanda (Rwanda) et Ignace Bessi Dogbo (Côte d’Ivoire), ont rendu grâce à Dieu qui «a choisi un pasteur pour son Église».
Dans des entretiens accordés à Radio Vatican, ces cardinaux ont partagé les défis auxquels pourrait faire face le nouveau Souverain pontife, et exhorté le peuple de Dieu à soutenir sa mission par la prière.
«L’évangélisation: la préséance des priorités»
Pour le cardinal burkinabè Philippe Ouédraogo, le Pape Léon XIV devra faire de «l’Évangélisation la préséance des priorités». Ainsi, estime-t-il, «nous devons mettre tout en œuvre, et le Pape en premier lieu, pour permettre à l'Église de relever le défi de la sainteté, d’une Église toujours plus missionnaire dynamique et solidaire». Dans ce sens, le cardinal Ouédraogo souligne que «le Saint-Père devra travailler davantage à une Église synodale, dans l’unité et la communion de tous ses fils».
Aussi, la liberté de l’Église face à «la dictature de la pensée unique, aux pressions idéologiques et culturelles pour proclamer prophétiquement, avec courage, les valeurs évangéliques», est selon l’archevêque émérite de Ouagadougou à inscrire au nombre des défis à relever par le nouveau Souverain pontife. Au niveau de la société, le cardinal Ouédraogo considère que la quête de la paix pour un monde déchiré par la guerre et le terrorisme, dont son pays est aussi victime, est primordiale.
«Notre monde a plus que besoin de paix»
La recherche de la paix est au nombre des attentes évoqués également par le cardinal centrafricain Dieudonné Nzapalainga. Il a jeté son regard sur qui se passe dans les pays en conflit, notamment l’Ukraine, Gaza, l’Est de la République démocratique du Congo, le Soudan, le Soudan du Sud, et au Sahel. Au regard de tous ces conflits, l’archevêque de Bangui a déclaré que «notre monde a plus que jamais besoin de cette denrée rare qu’est la paix et l’Église doit continuer son combat pour la paix». Outre la paix, le cardinal Nzapalainga a estimé que «l'immigration, l'intelligence artificielle, la sauvegarde de l’environnement nécessiteront des réponses sur la base de l’Évangile et la tradition de l’Église». Conscient de l’immensité de la mission du nouveau pasteur de l’Église universelle, le cardinal Nzapalainga exhorte tout le peuple de Dieu à s’unir dans la prière au Pape Léon XIV. «Nous avons prié le Seigneur pour qu’il nous donne un autre Pape après le Pape François. C’est maintenant plus que jamais d'être unis au nouveau Pape à prier pour lui et à assumer chaque jour notre engagement de chrétiens», a-t-il recommandé.
«La paix fait partie de l’Évangélisation»
Pour sa part, le cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali, au Rwanda pense que les défis de la paix et de l’évangélisation vont de pair. «La paix fait partie de l'évangélisation». De ce fait, note-t-il, «c'est une grande responsabilité pour le Pape quand nous savons que l’Évangile du Christ doit être semé dans un monde de paix». «Et dans ce sens, le Pape Léon XIV saura compter sur tout le collège des cardinaux pour l'accompagner dans cette grande mission», assure l’archevêque de Kigali. Le cardinal rwandais exhorte le Pape américain à œuvrer pour l’unité entre toutes les composantes de l’Église.
«Approfondir les réponses aux grandes questions d’ordre moral»
Le Cardinal Ignace Dogbo, archevêque métropolitain d’Abidjan a, lui mis un accent particulier sur le processus synodal qui devra «continuer sa marche parce qu’il constitue un enjeu fondamental pour l’Église». Et le cardinal ivoirien de poursuivre en appelant à la fidélité au Concile Vatican II. Outre l’intérêt de l’Église pour les pauvres, le respect des droits et de la dignité de l’homme, pour le cardinal ivoirien l’unité et la communion dans l’obéissance, doivent également marquer le pontificat de Léon XIV. «En s’inscrivant dans la continuité de son prédécesseur», le cardinal Bessi estime que «le nouveau Souverain pontife aura à résoudre, et à approfondir les réponses aux grandes questions d’ordre moral qui ont constitué déjà un amont de réponses avec le pape François». Certes, rappelle l’archevêque d’Abidjan, le Pape est bien celui qui est appelé à conduire le peuple de Dieu, mais «c'est toute l'Église qui est engagée à soutenir ce pontificat pour la gloire de Dieu et salut du monde» ...
